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L'ARRIÈRE GARDE
Vincent La Soudière
avec trois eaux-fortes de Gilles Alfera
Boucles,
volutes,
arabesques détournées de l'offrande
mènent au centre de l'étouffement.

La précipitation de la douleur est danse,
danse de piétinements et de suffocation,
danse du combat souterrain,
danse submergée par les semelles et les talons,
danse martyrisée de qui a perdu son souffle.

Sous la pesée des mondes, sa porte a cédé.
C'est l'invasion innommable.
Alors il fuit en arrière, en arrière,
dévalant frénétiquement
l'échelle de Jacob sous la terre.


Arbres devenus accordéons suppliciés.
Océan devenu carnage caoutchouté.
Courage aplati contre un mur.

Amnésie soudaine.

Il fait rempart de ses suintements,
il démultiplie son haleine,
il vit sous un porche.

Il revient au carrefour
il siffle le Minotaure,
il prend son élan - combat solitaire.

Il est l'arrière-garde.