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BIOGRAPHIE |
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GILLES ALFERA
présentation de Jean Mathieu
In : " Golias " N°55 juillet 1997 Lyon (France)
EXTRAITS
Gilles Alfera est de ces hommes qui savent se faire légers à la terre qui les porte, il est de ceux qui savent l'aimer, aller au delà des premières apparences, inviter à ce voyage qui nous entraîne au plus profond des êtres et des choses vers leur vie tranquille (nous disons nature morte mais la langue anglaise, elle, parle de vie tranquille).
Par cette seule force de l'attention aimante il donne aux paysages quotidiens, aux courbes des collines, aux hameaux endormis, cette dimension universelle qui nous invite à la contemplation, au chant intérieur. Dans ses toiles il n'y a pas de limites qui nous enfermeraient : elles sont portes ouvertes sur d'autres horizons, invitation au voyage, à la rencontre, au partage dans la paix et la sérénité. Curieusement, alors qu'aucune figure humaine ne parcourt ses oeuvres, elles sont étrangement habitées : cette terre qu'il nous présente est une terre dont l'homme n'est jamais absent. Elle est cultivée, ordonnée, elle porte sa trace , mais c'est une terre qui baigne dans la lumière d'un jour éternel, celle du huitième jour.
" Le peintre vit de trop près la révélation du monde par la lumière pour ne pas participer de tout son être à la naissance sans cesse renouvelée d'un univers" nous rappelle Gaston Bachelard. Gilles plus que d'autres est accordé à la méditation de ce philosophe du rêve et de la célébration, qui a su dire la poétique de l'eau, du feu, du regard qui recrée le monde par la couleur, du geste de la main qui le trace dans la matière.
Car Gilles Alfera est aussi graveur. Il est graveur et peintre. Et cette lutte avec la matière pour inscrire dans le cuivre les lignes de force d'un paysage, d'un bateau, d'un simple portail, d'une recherche symbolique, s'ouvre sur la douceur de la vie dans le don de la couleur. Une couleur qui ne cherche pas à s'imposer par son éclat mais par sa discrétion, une couleur qui naît dans la douceur des êtres et des choses comme une source apaisante. un chant a capella, une mélodie dans la paix du soir, une voix prenante à la première lueur de l'aube quand tout se dit dans le murmure et dans l'humilité.
Jean Mathieu